Mercredi 4 juillet, dès le début du matin, nous prenons la direction de Storo, d’où nous gagnons Bondone, surplombant du haut de ses 693 m, le lac d’Idro. Sur des versants bien orientés, nous venons d’y voir le charme-houblon (Ostrya carpinifolia), plutôt rare en France. Et, sur les bas-côtés de la route, croissent Euphorbia nicaensis, Lembotropis nigricans et en grand nombre, Peucedanum verticillare. A partir de Bondone, nous empruntons une étroite piste blanche bordée de barrières métalliques peintes en marron foncé, ce qui leur donne l’aspect du bois. Sur les bords de cette voie, Aruncus dioicus et Cirsium erysithales ne craignent point l’ombre épaisse de la Hêtraie où se mêlent quelques épicéas et quelques pins clairsemés. Là, à l’orée de cette forêt, Paul va nous attendre pendant que tous les trois monterons jusqu’à Monte Caplone et peut-être même jusqu’à Cima Tombea. Tout au début de l’ascension, voici encore Physoplexis comosa pourtant plutôt rare et l’endémique Paederota bonarota. Mais pour le moment voici un relevé de quelques espèces tirées d’une liste d’une cinquantaine de taxons : Cardamine pentaphyllos, Cyclamen purpurascens, Erica carnea, Geranium sylvaticum, Geum rivale, Horminum pyrenaicum, Lonicera alpigena, Potentilla caulescens, Salix aurita, Valeriana saxatilis, Veronica urticifolia. Peu à peu la forêt s’éclaircit puis laisse place à d’immenses étendues de Pinus mugo. Après une courte halte dans une clairière, la grimpée reprend ponctuée de noms de plantes dont voici quelques-unes : Aposeris foetida, Aquilegia atrata, Astrantia major, Carex baldensis, Daphne mezereum, Dryas octopetala, Kernera saxatilis, Homogyne alpina, Juncus trifidus, Linum alpinum, Luzula multiflora, Oxalis acetosella, Pedicullaris verticillata, Salix waldsteiniana.

Ostrya carpinifolia
Lembotropis nigricans à droite
Cirsium erisithales
Paederota bonarota
Cyclamen purpurascens
Geum rivale
Lonicera alpigena
Salix aurita
Aposeris foetidum
Carex baldensis
Daphne mezereum
Homogyne alpina
Linum alpinum

Peu de temps après, nous voici à Boca di Caplone, mais comme il est plus de midi, nous décidons de nous restaurer. Après quoi Xavier descend rejoindre Paul, alors que nous deux, les deux dames, sommes tentées de parcourir un large chemin presque plat longeant des rochers qui donnent asile à des espèces pas répertoriées en ce jour, telles Gentiana clusii, Gymnadenia odoratissima, Helianthemum grandiflorum, Ranunculus hybridus, Thesium alpinum et Viola dubyana. Puis plus de rochers. Dans les alpages les remplaçant, croissent d’autres espèces dont voici : Adenostyles alliariae, Ajuga genevensis, Carex flacca, Digitalis lutea, Globularia nudicaulis, Phyteuma hemisphericum, Veronica fruticans et serpyllifolia. En définitive nous n’irons pas à Cima Tombea et d’un commun accord faisons demi-tour. A 15h30 nous retrouvons Paul et Xavier et partons pour un trajet en sens inverse de celui du matin. Au-delà de Bastei arrêt pour un joli tapis de fleurs blanches qui tout bonnement sont Silene saxifraga. Enfin c’est le retour à notre hôtel de Mezzolago.

Maryse BERGER à Bocca di Caplone
Depuis Bocca di Caplone
Helianthemum grandiflorum
Ranunculus hybridus
Thesium alpinum
Viola dubyana
Ajuga genevensis
Digitalis lutea
Globularia nudicaulis
Silene saxifraga

Jeudi 5 juillet, comme l’an passé, est inscrite au programme l’excursion aux trois cols que sont : Passo Croce Domini – Passo del Maniva – Passo delle Portole. A trois encore nous partons, Xavier préférant rester à Mezzolago. Cette année la prospection des lieux en une époque moins tardive que celle de l’an dernier, nous permet d’apercevoir de nombreux bosquets de charme-houblon passés inaperçus en juillet 2000, ainsi que dans le val de Caffaro, de magnifiques cytises bordant les rives d’un torrent ou revêtant des pentes abruptes. Quelle beauté ! Nous abordons maintenant la partie accidentée de la route. De chaque côté dans les prairies, s’épanouissent par milliers les anémones à fleurs de narcisse, les crépides dorées. Quant à Achillea clavennae, elle forme de belles plaques argentées. Mais bientôt grande déception : à cause de récentes avalanches, la piste que nous devions emprunter est interdite. Il nous faut donc revenir au lac Idro, longer sa rive ouest jusqu’à Anfo où là, par le col delle Portole, nous atteindrons le Passo Maniva où l’an dernier à cause du mauvais temps nous avions abandonné l’excursion prévue. Nous voici donc sur une route tortueuse où la flore ne nous apporte rien de nouveau. Notons toutefois que sur quelques kilomètres les Peucedanum verticillare succèdent aux Peucedanum verticillare. Partis d’Anfo à 400 mètres d’altitude, nous atteignons les 1450 m au refuge Rosa di Baremo. A partir de là, plus de goudron mais une piste de terre serpentant sous les glycines en fleurs. Mais l’enchantement ne dure guère car au Passo Maniva, nous nous heurtons à l’entrée d’un tunnel obstrué par un bloc rocheux aussi haut que l’ouverture. De là il ne restait que trois à quatre kilomètres pour atteindre le Passo Maniva ! Alors pour nous distraire de notre déception, Maryse, gentiment, nous offre un repas au refuge-auberge du coin. Celui-ci terminé, après une petite herborisation avec mon amie, sur les conseils de l’aubergiste fort aimable, nous montons en voiture jusqu’au Forte di Cima Rosa. Et voici donc les quelques plantes rencontrées cet après-midi : Thesium linophyllon, Centaurea nervosa, Cirsium pannonicum, Phyteuma scheuchzeri, Peucedanum officinale, Carex flacca. Avant de nous en retourner à Mezzolago, comme il est encore tôt, nous allons faire un tour dans la vallée du torrent Assal jusqu’à l’hôtel-refuge « Al Faggio », Le sous-bois de la forêt de hêtres est ici le domaine de Cirsium montanum. Et, malgré cette diversion, nous sommes de retour à l’hôtel plus tôt que prévu.

Cytises
Cytises
Cytises
Champ d’Anemone narcissiflora
Anemone narcissiflora
Champ de Crepis aurea
Crepis aurea
D’Anfo à Maniva
Refuge Rosa di Baremo
Genista tinctoria
Cirsium pannonicum
Phyteuma scheuchzerii
Thesium linophyllon

Vendredi 6 juillet, la piste de Passo Nota – Passo Tremalzo, que nous n’avions pu parcourir en voiture l’an dernier car elle était interdite à la circulation, est inscrite au programme de cette année. Comme pour cela il nous faut rejoindre Limone, nous avons décidé de prendre le bac à Riva pour nous y rendre : plaisir d’une mini-croisière ! Nous voici donc dès 8h30, à trois comme bien souvent, Xavier préférant le farniente de Mezzolago. A Riva où nous parvenons nous allons à l’embarcadère où nous précèdent 11 quatre-quatre. Sans encombre nous débarquons à Limone où nous prenons tout d’abord la route parallèle à la côte, puis brusquement la voie qui s’élève au nord dans la vallée de Bondo. Bientôt nous rejoignent les 11 véhicules que nous laissons passer afin de ne pas nous gêner réciproquement. Jusqu’alors nous n’avons rien vu d’intéressant, mais dans le sous-bois que nous traversons, voici des espèces plus ou moins fréquentes chez nous qui sont : Scabiosa graminifolia, Salix elaeagnos, Genista radiata, Arctostaphyllos uva-ursi. Puis nous atteignons Passo Nota. Peu à peu la piste devient plus étroite, plus vertigineuse. Et lorsque se dissipent enfin les brumes, on peut apercevoir des abîmes qui font frémir. Et… alors que Paul pense que nous nous sommes trompés, je reconnais l’endroit que Victoria et moi avions atteint à pied l’an passé, alors que nous venions de Passo Tremalzo. Ainsi à l’entrée d’un court tunnel traversé ce jour-là, voici toujours les « griffes du diable », mais en boutons seulement. Un peu plus loin, arrêt pour montrer à Maryse Silene elisabethae, qu’une dame belge, venant chaque année à Mezzolago, avait mis plus de dix ans, pour enfin la découvrir. Puis nous passons devant les éboulis que colonise Corydalis lutea. Comme l’an passé, car il est déjà plus de midi, nous pique-niquons sur les mêmes grosses pierres près du refuge où le repas terminé, nous irons prendre le café. Pendant que Paul se repose, afin de se remettre de cette épuisante conduite durant la matinée, Maryse et moi allons jeter un coup d’œil à l’éboulis fleuri, hélas moins spectaculaire qu’en l’an 2000, la végétation étant actuellement en retard. Par contre de l’autre côté de la piste, de beaux églantiers (Rosa villosa, glauca et pendulina), sont en parfaite floraison et Genista radiata, lui aussi est en pleine anthèse et non pas passé comme l’année précédente. Outre les plantes ci-dessus citées, en voici quelques-autres issues d’une liste dressée dans ces parages : Adenostyles alpina, Astragalus glycyphyllos et purpureus, Gentiana lutea, Heracleum austriacum, Orchis globosa, Potentilla crantzii, Saxifraga caesia, Senecio rupestris, Veronica fruticans. Le relevé terminé, retour vers Paul, et en voiture pour rejoindre Tremalzo par la route habituelle. Que dire de cette journée par rapport à celle de l’an dernier ? Nous n’avons toujours pas trouvé Daphne petraea mais nous avons eu le plaisir de pouvoir accomplir le trajet de Passo Nota à Passo Tremalzo. Comme je m’en doutais, c’était toujours possible mais bien difficile et bien impressionnant !

Limone
Limone
Limone
Lomeliosa graminifolia
Genista radiata
Arctostaphyllos uva-ursi
Maryse sur la piste de Tremalzo
Piste de Passo Nota à Passo Tremalzo
Rosa villosa
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Rosa pendulina
Adenostyles alpina
Gentiana lutea
Heracleum austriacum
15 Potentilla crantzii
Saxifraga caesia
Traunsteinera globosa

(suite)

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